Bureau de Georges Frydman pour EFA, 1956

Avec ce bureau, Georges Frydman offre une traduction concrète de son esthétique moderniste des années 1950-1960. Le contraste de la chaleur du bois, avec la rigueur du métal noirci et du plateau en Formica, exprime l’élégante sobriété du design d’après-guerre. Le plateau, légèrement asymétrique et adouci par des courbes discrètes, montre une volonté de concilier le confort d’usage et le raffinement. Plus qu’un simple mobilier, il s’agit d’un témoin des mutations du monde du travail au début des Trente Glorieuses, quand les espaces de bureau s’ouvraient à des formes nouvelles.

Né en 1924 et disparu en 2020, Georges Frydman est une figure majeure du design moderniste français. Passionné très tôt par les volumes et la géométrie, il étudie aux Arts et Métiers puis suit des cours d’architecture aux Beaux-Arts, avant que la guerre n’interrompe son parcours. La découverte du travail de Le Corbusier oriente durablement sa réflexion sur l’habitat et le mobilier.

Dans l’après-guerre, il construit sa propre maison et conçoit le mobilier qui l’équipe, amorçant une recherche où l’architecture et le design se nourrissent mutuellement. Entre les années 1950 et 1970, il développe des meubles sobres, modulables et pratiques — bureaux, sièges, tables, luminaires, rangements — régulièrement publiés dans L’Architecture d’Aujourd’hui.

En 1954, il fonde l’Équipement Fonctionnel de l’Habitation (EFA), société consacrée à l’édition et à la diffusion de mobilier moderne. En 1966, il reçoit le prix René Gabriel, qui distingue les créateurs capables de concilier qualité, production en série et prix accessible. Son œuvre, entre rigueur fonctionnaliste et élégance discrète, s’impose aujourd’hui comme un jalon essentiel du design français de la seconde moitié du XX siècle.

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